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 [Economie] Cultures, Elevages, Métiers

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russo

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MessageSujet: [Economie] Cultures, Elevages, Métiers   [Economie] Cultures, Elevages, Métiers Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 15:02

Arielle_de_siorac a écrit:
Traité sur les cultures et élevages au Royaume de France,
    par Landdel d'Artelois


Ce traité ne parle pas des coûts et bénéfices de la culture et de l'élevage mais de comment les pratiquer, avec quelles techniques, quels animaux.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Paysanstravaux

Chiffres et statistiques

Voici une illustration faisant la synthèse des données recueillies lors de ma recherche au sujet du rapport nombre, nature des cultures et élevages pratiqués au Royaume de France. J'ai utilisé chaque capitale des comtés et duchés du Royaume, soit vingt cinq villes au total.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Graphique

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Tableau

Outils

L’Araire

L'araire est ustensile de labour dont le soc symétrique, à la différence de la charrue, fend la terre, la rejetant sur les côtés plutôt que la retourner voilà pourquoi il convient mieux aux sols en pentes, aux terres sèches et légères de nos paysans du sud du royaume. Son usage remonte aux antiques du temps d'Oane, il est le plus souvent en bois et tiré par une bête de trait, j’ai d’ailleurs pu observer, au cours de mon étude que les croquants préfèrent le bœuf au cheval pour la raison qu’il est plus robuste.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Araires

Il existe trois grandes sortes d'araires :
    1 – l’araire chambige
    2 – l’araire manche-sep
    3 – l’araire dental


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La Charrue

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Charrue

La charrue qui convient aux sols humides et lourds de nos terres du nord est usinée en bois et composée d'un bâti qui comprend les parties de liaison, le principe d'attelage et d'un ou plusieurs corps de labour qui rassemblent les pièces travaillantes.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers SocOld_plough_schema.svg

Le bâti est constitué par l'age (1) qui supporte les autres parties, dont les étançons, fixés perpendiculairement à l'age et auxquels sont attachées les pièces travaillantes. Il comprend également l'avant-train qui est un petit chariot et qui se limite à un principe d'attelage (2) ainsi que parfois un agencement de réglage (3) et des roues de soutien.

Le corps de labour est composé du soc, prolongé du versoir, et du coutre.

Le coutre (4), placé en avant du soc, a pour fonction de découper verticalement la bande de terre. Il est fixé sur l'age au moyen d'un étançon. C'est généralement une lame droite, mais il existe aussi des coutres circulaires en forme de disque tranchant, plus adapté aux labours de prairie.

Le soc (6) est une partie dont le plus long côté a une arête tranchante (5) coupant la terre horizontalement au fond de la raie.

Le versoir (7), assujetti au prolongement du soc a pour fonction de soulever et retourner la bande de terre. C'est une lame incurvée soumise à une importante usure.

Soc et versoir sont affermis solidairement sur une pièce horizontale, le sep, elle-même attachée à l'étançon. Le sep peut être doté d'un contre-sep, pièce d'usure frottant contre la muraille. À l'extrémité du sep du dernier corps de labour, se trouve le talon dont le réglage permet de maintenir l'horizontalité du bâti de la charrue.

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La Herse

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Herse-ronde

La herse est constituée d'un châssis en forme de grille, formée par deux séries de barres, les unes verticales, les autres horizontales, parallèles entre elles et chevillées aux points de croisement.
Cet outil est muni de dents courtes et proches les unes des autres qui permettent de travailler la terre en surface pour préparer un lit de semence ou pour le recouvrir. Son passage aplanit le sol, en brisant les mottes, et en enlevant tout ce qui pourrait gêner la germination de la semence.

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Faucille et Faux

La faux est l'ustensile manuel qui convient pour faucher l'herbe et récolter les céréales. La faux est faite d'une longue lame effilée et arquée, fixée perpendiculairement sur un manche relativement long muni de deux poignées, l'une à mi-hauteur et l'autre près de l'extrémité opposée à la lame.

La Faucille est, elle aussi indispensable. C'est une sorte de petite faux qui s'emploie à une main.

Le fauchage demande un apprentissage ; il s'effectue par un balancement régulier des deux bras tout en maintenant la lame bien horizontale à la hauteur voulue.
Le faucheur doit souvent affûter sa lame suivant la qualité de celle-ci et la dureté des végétaux à faucher grâce à une pierre à aiguiser laquelle est portée à la ceinture, rangée dans un étui à pierre à faux ou coffin. Cette opération répare les plus fines atteintes au tranchant de la lame et enlève une petite partie de métal (ébavurage).
De temps à autre, il doit "battre" sa faux avec un marteau et une petite enclume nommée enclumette, Cette opération est un forgeage à froid pour en affiner le tranchant, réparer les fissures et parties endommagées. Cette opération est toujours suivie d'un nouvel aiguisage à la pierre.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Faux

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Râteau

Le râteau à main est composé d'une pièce de travail en bois. C'est une sorte de traverse munie de plusieurs dents et fixée en son milieu à un long manche en bois.

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Fléau

Le fléau est un instrument dont on use pour le battage des céréales.
Il est composé de deux bâtons liés par des chaînes : le plus long est le manche que le batteur lève au-dessus de sa tête ; le plus court vient frapper horizontalement les tiges posées sur le sol ; c'est un travail qui s'opère en collectivité : les batteurs donnent des chocs répétés de façon alternée ainsi, ils finissent par séparer les grains qui peuvent alors être rassemblés une fois la paille ôtée de l'aire.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Fl%C3%A9au

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Cognée

Une cognée est un ustensile de la famille des haches. Elle sert principalement a abattre les arbres et à fendre les bûches. Elle s'utilise à deux mains. Sa forme est particulière : très fine et pourvue un tranchant peu large.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Cogn%C3%A9e

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Fourche

La fourche possède un manche long et de longues dents, fines ou plates, largement séparées, dont les extrémités sont pointues ou tranchantes. Elle est utilisée parfois pour bêcher et émietter la terre mais plus généralement, lorsqu'elle est pointue, pour soulever et jeter des matières en vrac comme du foin, des feuilles mortes, des graves... Les dents, munies de 2 à 8 tiges présentent des longueurs variables suivant leur utilisation : fourche à faner, fourche à fumier, fourche de jardinier ...

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Fourche

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Techniques et saisons


Adaptation des cultures selon les saisons

Hiver

La terre gelée est au repos et les paysans sont bûcherons ou artisans.
Le bois sert à tout : à la construction, à la cuisine et au chauffage, à fabriquer des charrettes et des outils.
Sont aussi confectionnés des paniers et le cuir pour les chaussures est tanné.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Hiver

Printemps

Le printemps est la période des disettes lorsque la moisson précédente a été maigre et que la nouvelle récolte tarde à venir.
C'est le moment des labours (dès que la terre est dégelée) puis des semailles.
La fin de l'hiver est le moment de tailler la vigne et de tondre les moutons.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Printemps

Eté

C'est le foin que l'on fauche en premier, puis vient la moisson.
Les épis sont coupés à la faucille. Les tiges sont laissées sur place pour servir de pâture. Les chaumes seront brûlés afin de fertiliser la terre.
La récolte des épis est déposée sur l'aire puis battue au fléau ou piétinée par les mulets. Pendant les mois suivants, le grain sera moulu en fonction des besoins.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers %C3%89t%C3%A92

Automne

En octobre la terre est travaillée à nouveau pour recevoir les semailles d'hiver qui germeront au printemps suivant.
C'est aussi le temps de la vendange.
A l'automne la forêt donne ses fruits : miel, glands pour engraisser les porcs, noisettes, châtaignes (dont on fait une farine qui remplace le blé pour les plus pauvres).
Dans les clairières on fabrique le charbon de bois.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Automne

    - En janvier, ils curent les fossés à la houe.
    - En février, ils étalent le fumier sur les terres avec bêche et houe.
    - En mars, ils taillent les vignes à la serpe.
    - En avril, ils tondent les moutons aux ciseaux.
    - En mai, ils attendent le moment de la récolte...
    - En juin, ils fauchent l’herbe à la faux.
    - En juillet, ils moissonnent à la faucille.
    - En août, ils battent le blé au fléau sur l'aire du village..
    - En septembre, ils sèment à la volée.
    - En octobre, ils pressent le raisin aux pieds dans une cuve.
    - En novembre, ils cueillent les glands pour les cochons.
    - En décembre, ils tuent les cochons.


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Assolement triennal

Cette technique qui commence à se répandre partout dans notre royaume permettra à l'avenir l'augmentation du rendement des cultures.

L'assolement triennal compose un système dans lequel la partie cultivée est divisée en trois soles.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Assolement_triennal_copie

L'assolement triennal divise les soles en trois parties : une sole de céréale d'hiver (majoritairement du blé), une sole de céréale de printemps (maïs, orge) ou plus rarement de légumineuse et une sole de jachère.
Le cycle débute par le blé semé à l'automne de l'année N. Il est récolté en juin ou juillet de l'année N+1. A la sortie de l'hiver, au mois de mars N+2, la céréale de printemps est semée et récoltée en juillet N+2. Les chaumes sont à nouveau laissés aux habitants et aux troupeaux. Puis en année N+3 vient le temps de la jachère, c’est-à-dire la préparation du sol pour l'emblavement. La jachère consiste en deux à six labours profonds du sol, pour enfouir les mauvaises herbes, le fumier apporté par l'élevage et accélérer la décomposition de la matière organique. Le sol est ainsi préparé pour de nouvelles semailles de céréale d'hiver en octobre N+3

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Cultures et élevages

Animaux utilisés

L’animal ouvrier

Les paysans se servent de chacun des animaux en fonction de leurs qualités. Les bœufs tirent les charrues , les chevaux la herse. En fonction de leur corpulence et de leur race , les chevaux sont utilisés pour différents usages. Les ânes transportent les sacs de blé , les fagots… Les chats sont domestiqués pour tuer les souris mais ne sont nullement considérés comme animaux de compagnie. Les chiens gardent l’habitation, ils sont choisis en fonction de leur grande taille et de leur aspect menaçant. Le chien a plus d’affection que le chat, dit-on.

L'animal ressource

Les troupeaux de bœufs , de moutons , et de porcs sont élevés pour fournir de la viande. Les paysans élèvent des poulets et des oies pour leurs œufs. Le poisson est privilégié dans les menus. Le miel est produit afin de sucrer les plats. Les moutons sont aussi utilisés pour la laine qui permet de confectionner des vêtements. On utilise aussi la soie, produite par les chenilles de mûriers, pour confectionner des vêtements utilisés par les riches. Les plumes des oiseaux servent de parures quand il s’agit de paons ou à adoucir les matelas des riches. Les os des chevaux et des cochons sont transformés en flûtes, pions de jeux ou en jouets. Avec les cornes des bovins, on fait des lanternes, des peignes, des cornets pour contenir l’encre, des manches d’épée…

Les animaux et leurs particularités

Le Chien : le Chien est souvent utilisé à la chasse. Ils sont des compagnons ou des auxiliaires privilégiés. Celui-ci tient une grande place dans la vie des seigneurs de nos campagnes, lesquels commencent à croiser les chiens dans le but d'obtenir des qualités supplémentaires : meilleure endurance , plus grande agressivité …

Le Cheval : il existe différentes sortes de chevaux :
    Le palefroi : Ce cheval, dispendieux est employé comme animal de parade par les rois et grands seigneurs, pour faire une entrée triomphale dans une ville. Là, il doit être le mieux paré possible. Il est aussi le cheval que montent les hommes d’armes mais il est d'usage que les nobles dames n'utilisent que ce dernier.

    Le misaudor : Ce cheval est, lui aussi assez onéreux. C’est un destrier de très grande valeur et à ce titre, on le considère comme fort précieux également.

    Le destrier : Ce cheval est peu cher. Il est le cheval de bataille monté seulement lors des combats. Pour sa protection, il est revêtu d’un caparaçon ( couverture de fer, de la même couleur que l’écu ).

    Le sommier : C’est un cheval de peu de valeur. C’est une bête de somme ; qui transporte les fardeaux.

    Le roussin : C’est un cheval de très peu de valeur utilisé comme cheval de trait par les paysans.

    Le rosse : C’est un cheval de mauvaise qualité


Le Cochon :
    *Dans la ville : Il sert d’éboueur. Il mange les déchets et ordures. Mais aussi il est embarrassant car l'enceinte de nombreux cimetières a dû être surélevée parce que le cochon y fait de nombreux dégâts.
    *Dans la Campagne : Le cochon ne mange pas de déchets. Il se contente de racines , de truffes , de baies , de noix et de glands.


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Céréales cultivées

Blé

Le blé est la céréale la plus cultivée dans notre royaume. Le blé est un composant central de l'alimentation humaine.
Il existe plusieurs blés, dont deux ont une grande importance économique à l'heure actuelle :

Le blé dur est surtout cultivé dans les zones chaudes et sèches (sud du royaume de France). Le blé dur est très riche en sucre.

Le blé tendre, ou froment, de beaucoup le plus important, est davantage cultivé dans le centre du royaume de France. Il est cultivé pour faire la farineutilisée pour le pain.

L'épeautre, sous-espèce du blé tendre, à grain vêtu (qu'il faut donc décortiquer avant de moudre) est très apprécié en raison de sa rusticité et de la qualité du pain qu'il permet.

L'engrain ou petit-épeautre, espèce à grain vêtu également, à faible rendement, très anciennement cultivée, qui est en partie à l'origine des blés cultivés actuels.

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Maïs

Le maïs est une plante herbacée annuelle, de taille variable.
La tige unique et de gros diamètre est pleine, lignifiée et formée de plusieurs entrenœuds. Au niveau de chaque nœud est insérée une feuille alternativement d’un côté et de l’autre de la tige. Les feuilles de grande taille, ont une gaine enserrant la tige et un limbe allongé en forme de ruban à nervures parallèles. À la base du limbe se trouve la ligule qui a quelques millimètres de haut. Contrairement aux autres graminées, le pied de maïs ne talle pas, toutefois on voit parfois des tiges secondaires, de taille limitée, à la base de la tige principale.

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Légumes

C'est sans doute parmi les légumes qu'il y a le plus de différences.
Les légumes sont essentiellement des racines. Leur forme diffère grandement.
Les légumes peuvent être classé sous trois sortes principales :

    les racines (carottes, navets, betteraves, salsifis),
    les féculents (pois, haricots, fèves), et
    les légumes verts (choux, salades, bettes, cardons, pinards).


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Poissons

Les poissons frais (soles, turbots et tous les poissons "nobles") Les carpes, anguilles, perches, brochets - nombreux dans les étangs des couvents et des châteaux. Les truites et saumons gardés dans des viviers, sont le privilège des nobles.
Les poissons salés ou fumés (morues, maquereaux, harengs, baleine).
Les escargots, les grenouilles, les écrevisses.

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Conclusion

De nombreux engins, de nombreuses cultures et de nombreuses races d'animaux différentes existent, pour chacun il faut un savoir différent, cultiver ou élever n'est pas chose facile mais comme toutes choses cela s'apprend.

L'agriculture est souvent un art qui se transmet de père en fils, cela n'est pas un coïncidence, il faut de nombreuses années pour maîtriser parfaitement ses machines et ses animaux alors rien de tel qu'un fils qui à toujours été la pour reprendre la ferme.

Fait par Landdel d'Artelois, copiste académique
le 21 janvier 1458

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Dernière édition par russo le Dim 28 Fév 2010 - 17:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Economie] Cultures, Elevages, Métiers   [Economie] Cultures, Elevages, Métiers Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 15:04

Arielle_de_siorac a écrit:
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MessageSujet: Re: [Economie] Cultures, Elevages, Métiers   [Economie] Cultures, Elevages, Métiers Icon_minitimeSam 1 Mai 2010 - 20:55

Erel a écrit:
-Voilà pour les avares d'écus ou d'histoire, pourquoi ne pas parler des marchands?
Donc bonne lecture!


~Les marchands au Moyen-Âge et tout ce qui y est lié~

Index:
*L'enseignement pour devenir marchand
*L'origine
*L'artisan
*L'essor
*L'église et les marchands
*Les marchands et le pouvoir municipal
*Les moyens de transport
*Les techniques des marchands
*Les foires


Petite phrase du sujet: Voici ce que dit le Colloquium d'Aefric, un écrivain ecclésiastique (ayant vécu au début du XIème siècle) et prélat Anglais au sujet des marchands : "Je suis utile au roi, à la noblesse, aux riches et à tous le peuple. Je m'embarque sur un navire avec mes marchandises et je fais voile vers de territoires situés au-delà des mers, je vends ma marchandise. J'achète des objets précieux qui ne se trouvent pas ici dans le pays. Je les rapporte aux prix de grands risques, parfois je sombre dans un naufrage ou je perds tout mes biens et d'ou je réussis tout juste à sauver ma propre vie".


L'enseignement pour devenir marchand:

En premier lieu il faut être courageux, pour affronter les mers de l'Europe du Nord et du Sud et les fleuves sauvages, pour affronter les peuples étrangers.

Vient ensuite la connaissance des coutumes commerciales, du droit commercial des lieux visités, la pratique des langues étrangères ( le latin et le français ) se tenir sur ses gardes et une bourse bien rempli pour les prêts.


L'origine:

Au début du XIème siècle, plus des trois-quarts de la population vit dans les villages. Dans les villes, les quelques marchands (on disait les Génois) sont très rapidement sollicités par les souverains, les évêques, l'aristocratie, pour le commerce de bien et de marchandises diverses. Leur rôle consiste d'une part à servir d'intermédiaire entre les producteurs et les acheteurs et d'autre part à aller chercher puis à transporter souvent par voie d'eau et aussi par voie de terre, les marchandises produites ailleurs que dans la ville : vêtements, étoffes de luxe, objets rares, mobiliers, épices, pierres précieuses et or, vin et huile, fer et autres métaux.

Le marchand prête aussi de l'argent contre intérêt, les "banquiers". Ce commerce sera le plus lucratif de tous car tout le monde aura besoin qu'on lui prête au moins une fois de l'argent, mais de s'enrichir par l'usure, son âme était irrémédiablement destinée aux enfers. Aux yeux de Dieu et des hommes, l'usurier ( chez les italiens, le Lombard ) est un être ignoble du simple fait qu'il ne cesse de s'enrichir et ne peut donc apaiser le feu de son péché, même en dormant, il gagne de l'argent.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Un_banquier

Au début du XIVème siècle, les produits alimentaires font l'objet d'un actif commerce international notamment le blé et le vin, favorisant la multiplication des marchés et des foires. Ainsi, Bordeaux exporte annuellement cent mille tonneaux contenant chacun de huit à neuf cents litres. Le sel, indispensable à la conservation des poissons et des viandes est très largement demandé. Les fruits secs viennent de Méditerranée et les épices d'Orient.

Les fourrures, très recherchées ainsi que la laine et le bois sont acheminés aussi par le marchand. Il importe et exporte les colorants textiles comme le pastel du Lauragais ou la Garance ainsi que les fibres textiles comme le chanvre ou le lin. Les commerçants devinrent rapidement plus riches que les artisans.

Grâce à cet essor, naît dans les grandes villes des quartiers nouveaux, "les bourgs" et les faubourgs "les bourgeois", situés près du port ou du marché. Dans les ruelles étroites de la ville, les boutiques proposent de la nourriture, des vêtements, des armes, du vin, de la bière, des bijoux... . Les activités présentant un risque d'incendie ou dégageant de fortes odeurs étaient cantonnées à l'extérieur de la ville ou à la périphérie des zones habitées.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Une_boutique_small


L'artisan:

L'homme contemporain du monde médiéval est avant tout manuel : cordonniers, savetiers maçons, fourreurs tailleurs, charpentiers, armuriers, orfèvres... . Il est aidé par des compagnons et des apprentis. Son atelier est situé au rez-de-chaussée de sa maison, ainsi chacun peut le voir travailler. Les tanneurs, teinturiers, tonneliers et meuniers travaillent quant à eux, au bord de l'eau ainsi que les lavandières.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Le_taneur[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Tonelier[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Lavendieres
~ ~ ~ ~ Le tanneur ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Le tonnelier ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ Les lavandières ~ ~ ~ ~

Beaucoup, en réalité vivent à la limite de la misère et pour être plus fort et défendre leur profession, des groupes d'artisans se formèrent selon leur spécialité et donnèrent leurs noms de métier à la rue ou ils pratiquaient : la rue de bouchers, la rue des cordonniers, la rue de la friperie, le quai des orfèvres...


L'essor:

L'essor de la corporation des marchands ( les proscrits du haut moyen-age ) se fait entre le XIème siècle et le XVème siècle. Dès le XIème siècle, les marchands réclamèrent et obtirent des protections les garantissant des vilaines surprises, le "jus mercatorum". Sous Philippe IV "le Bel", ils reçurent comme protection, des "cartea mercatoriae", des saufs conduits.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Defile_dune_corporation

Cet essor affecte directement l'économie, la structure sociale, la culture et remet en cause la société agraire du début du moyen-age. Il ne faut oublier aussi que le commerce bénéficiera au premier chef d'une circulation monétaire accrue, que stimulera la frappe des deniers, d'argent, nécessaire aux transactions. Le marchand devient alors un personnage de premier plan, souvent décrié comme un paria de la société par le reste de la population qui le jalousaient souvent de sa nouvelle richesse tout en affirmant que les marchands vivaient de par leurs négoces dans le péché mortel.


L'église et les marchands:

Le clergé affirmant " Le métier de marchand déplait à Dieu " ne put accepter cette activité qui donnait en retour un profit. En 1179, l'Église interdit officiellement aux chrétiens la pratique de l'usure, de cette date on comprend pourquoi les juifs, en tant qu' "infidèles", purent se livrer librement à cette activité. Le commerce figurera presque toujours dans les listes établies par les théologiens, de professions qualifiées de "malhonnêtes" et d' "impures". Saint Thomas d'Aquin écrira " Le commerce contient en lui quelque chose de honteux ".

Les prédicateurs des ordres nouveaux (franciscain) qui disent que " L'usurier est l'ennemi de Dieu, de la nature et de l'homme" placent les possédants (de richesse) devant un dilemme moral. Le royaume des cieux était promis à ceux qui avaient renoncés aux biens terrestres et de plus, la cupidité, source des richesse, représentait l'un des péchés mortels les plus graves. Pour se sauver, l'usurier devait rembourser complètement et jusqu'au dernier sou les préjudices qu'il avaient causés auparavant. De leur vivant , les marchands firent des dons aux pauvres et aux institutions charitables pour préserver leurs âmes des désagréments de l'au-delà.

Tel était le paradoxe de la société envers le marchand : il était difficile de se passer des marchands mais par le profit qu'ils en tiraient on s'en méfiait ou on les dédaignait. Ainsi pour mieux se défendre des méchants et des prédicateurs, les marchands se regroupèrent en associations, guildes ou hanses.


Les marchands et le pouvoir municipal:

Une quarantaine au maximum de bourgeois se réunissent en comités spécialisés pour régler les questions relatives au commerce sur le fleuve et dans la ville.

Ces bourgeois prennent une part active aux procédures juridiques entamées par la ville. Seuls qualifiés de «bourgeois et marchands», et représentant avec leur famille la majorité des membres des conseils, ils peuvent donc ainsi influer sur la conduite générale des affaires de la ville tout en menant une politique fiscale à leurs avantages. Les familles marchandes étant dans le conseil municipal, leurs pouvoirs devient très vite important. Des ouvriers salariés, des domestiques, des artisans et des commerçants, une multitude d'hommes et de femmes tous et toutes à leurs services.

A partir du XIIIème et jusqu'au premier quart du XIVème siècle, l'élite marchande, celle qui possède d'énormes richesses constitue la couche dirigeante de la cité et détient alors tous les pouvoirs, le "Patriciat" .

Pour faire bonne impression sur la société, ils construisent des maisons et des palais. Bien sur, ces marchands fortunés étaient enclin à expliquer la croissance de leurs revenus par la bienveillance de Dieu.


Les moyens de transport:

La route médiévale (la voie de terre) est inconfortable et assurément dangereuse. Le vieux réseau routier romain est toujours présent mais il n'est plus entretenu depuis fort longtemps. A chaque voyage, une aventure.

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers Marchand

La voie d'eau reste donc un moyen plus sur et est le plus utilisé. Même les plus petits ruisseaux servent aux flottage des marchandises et sur les fleuves ont utilise des péniches halées par des chevaux ou bien souvent par des hommes. Le chemin se fait au rythme des péages ou le seigneur des lieux y perçoit un "tonlieu" sous prétexte que les marchandises traversent ses terres, de même à l'entrée des villes des droits d'octroi les frappent. Les expéditions en mer sont bien plus dangereuses avec les naufrages et les attaques des pirates voire des concurrents.


Les techniques des marchands:

A l'origine, les marchands accompagnent leurs marchandises jusqu'au lieu de vente, le marché. Par la suite, certains d'entre eux, les plus riches, devinrent sédentaires, les "hommes d'affaires". Ils durent alors utiliser un réseau de correspondants et de commis (facteur) établis au loin. La lettre de change prend ainsi vie et permet de contourner l'interdit ecclésiastique du prêt à intérêt. Les foires seront un bon moyen de commercer.

Les autres, les "colporteurs", continuent d'aller de ville en ville pour y vendre des objets de faible valeur ou ont pignon sur rue, les "boutiquiers" (taverne, drapiers, etc...) .


Les foires:

[Economie] Cultures, Elevages, Métiers La_cite
Les marchés suivent l'importance des cités, hebdomadaires, bihebdomadaires ou quotidiens. Les foires sont plus saisonnières et sont très souvent le lieu d'échange des produits régionaux contre les produits étrangers. Les plus riches commerçants y négocient les marchandises les plus précieuses. Ils utilisent des pièces venant de partout, la valeur de celles ci dépend de la quantité de métal précieux qu'elles contiennent. Le travail des "changeurs" consiste à apprécier cette quantité : le poids et le son permettent de déterminer "l'aloi" de la pièce.

Les foires les plus renommées sont :

-de Beaucaire.

-du Lendit, à Saint-Denis.

-de Champagne (Troyes, Lagny, Provins, et Bar sur Aude, pendant le XIIème siècle), elles se succèdent presque pendant toute l'année, animant régulièrement les villes.

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