Des Classes & propriétés des remèdes
Et de quelques mélanges de substances des trois règnespar Jandebohem, Académie Royale de FranceLes vulnérairesce sont des substances anesthésiques, calmantes, cicatrisantes, désinfectantes et hémostatiques
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Des hémostatiquesRéduisent les hémorragies si celles-ci ne sont pas trop abondantes.
Hippocrate utilisait du lait de figuier,ou du cérat de poix. Pour Celse , sont : le noir de cordonnier, le cuivre pyriteux, l’acacia, le lycium dissous dans l’eau, l’encens, l’aloès, la gomme, le plomb brûlé, le
poireau, la renouée, l’argile de potier ou la craie cimolienne, le sulfate de cuivre pyriteux, l’eau froide, le vin et le vinaigre, l’alun, le melinum et battitures de fer et de cuivre.
poudre hémostatique de Guillaume de Salicet : aloès, alun de roche, bol d'Arménie, charte bombycine brûlée, encens, farine folle du moulin, gomme adragant, momie, poudre de briques bien cuites, sang-dragon, terre sigillée, toile d'araignée. Toutes ces substances sont broyées, filtrées et on ajoute oeuf et safran.
"poudre rouge" de Guy de Chauliac : aloès, bol d'Arménie, encens, galles frites, mastic, poils de lièvre [!] découpés, sang-dragon.
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Des dessicatifsdessèchent les ulcères sur lesquels ils sont appliqués
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Des mondificatifs ou détersifsNettoient les plaies par écoulement des humeurs, purification.
Vert de gris, l’orpiment, les battitures de cuivre, la pierre ponce, l’iris, le baume, le styrax, l’encens, l’écorce de l’arbre à encens, la résine liquide du térébinthe et du pin, l’oenanthe, la fiente de lézard, le sang de colombe, de ramier et d’hirondelle, la gomme ammoniaque, le bdellium, l’aurone, la figue sèche, le coccus de Gnide, la sciure divoire, le verjus, le radis, la présure surtout celle de lièvre, le fiel, le jaune d’œuf cru, la corne de cerf, la colle de taureau, le miel cru, sulfate de cuivre, le cuivre pyriteux, le safran, la staphysaigre, l'écume d’argent, la noix de galle, la pierre hématite, le minium, le costus, le soufre, la poie crue, le suif, la graisse, l’huile, la rue, le poireau, la lentille, l’ers.
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Des détersifs de la peaule miel nettoie la peau, surtout s’il est mêlé avec de la noix de galle, de l’ers, de la lentille, de l’iris, de la rue, du natron et du vert de gris
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Des apéritifs des bouches des vaisseauxFont mûrir les apostèmes, Henri de Mondeville par exemple, préconise l'ouverture de ces derniers avec des apéritifs ou avec un incisoir
Les remèdes qui ouvrent les espèces de bouches des vaisseaux sont le cinnamome, le baume, suc de ferula, le jonc carré, le pouliot, la fleur de violette blanche, le bdellium, le galbanum, la résine de térébinthe et du pin, la propolis, la vieille huile, le poivre, le pyrèthre, le chamoepitys, la staphisaigre, le soufre, l’alun, la graine de rue.
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Des rongeantsAlun liquide, le vert de gris, le cuivre pyriteux, sulfate de cuivre, les battitures de cuivre, surtout le cuivre rouge, ou brûlé, la sandaraque, le minium de sinope, la noix de galle, le baume, la myrrhe, l’encens, son écorce, le galbanum, la résine liquide du térébinthe, les deux espèces de poivre mais de préférence, le rond, le cardamome, l’orpiment, la chaux, le natron et l’écume de natron, la graine d’ache, la racine de narcisse, le verjus, l’huile d’amandes amères, l’ail, le miel cru, le vin, le lentisque, les battitures de fer, le fiel de taureau, la scammonée, la staphisaigre, le cinnamome, le styrax, la
graine de ciguë, la résine sèche, la graine de narcisse, le sel, le noir de cordonnier, la chrysocolle, l’ellébore, la cendre.
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Des corrosifsSuc d’acacia, l’ébène, le vert de gris, les battitures de cuivre, la chrysocolle, la cendre de Chypre, le natron, la cadmie, l’écume d’argent, l’hypociste, le diphryge, le sel, l’orpiment, le soufre, la ciguë, la sandaraque, la salamandre, la fleur de cuivre, le cuivre pyriteux, le noir de cordonnier, l’ochre, la chaux, la noix de galle, l’alun, le lait de figuier sauvage ou de laitue marine, le fiel, la suie d’encens, le spodium, la lentille, le miel, les feuilles d’olivier, le marrube, la pierre hématite, le sulfate de cuivre, le vin et le vinaigre
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Des caustifsL’orpiment, le noir de cordonnier, le cuivre pyriteux, le sulfate de cuivre le vert de gris, la chaux, le sel, les battitures de cuivre, la myrrhe, la fiente de lézard, de colombes, de ramier d’hirondelle, le poivre, le coccus de Gnide, l’ail, le diphryge, l’ellébore blanc et noir, les cantharides, le corail, le pyrèthre, l’encens, la salamandre, la roquette, la sandaraque, la staphisaigre, la chrysocolle, l’ochre, l’alun scissile, la fiente de brebis, l’oenanthe
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Des escharotiquesProduisent des eschares sur les ulcères comme si on les cautérisaient avec du feu, notamment le cuivre pyriteux surtout bouilli, la fleur de cuivre, le vert de gris, l’orpiment, le sulfate de cuivre surtout
bouilli.
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Des discussifsDissipent les dépôts qui se sont formés dans quelque partie du corps : l’aurone, l’aunée, la marjolaine, la violette blanche ou pourpre, le miel, le lis, le lait, le mélilot, le serpolet, le cyprès, le cèdre, l’iris, le narcisse, la rose, le safran, le passum, le jonc carré, le nard, le cinnamome, le casia, la gomme ammoniaque, la cire, la résine, la staphisaigre, l’écume d’argent, le styrax, la figue sèche, le tragorigan, la graine de lin et de narcisse, le bitume, les pyrites, la pierre meulière, le jaune d’œuf cru, les amandes amères, le soufre.
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Des astringents ou styptiquesResserrent les chairs, ont la propriété de diminuer l'écoulement du sang d'une plaie dans leur emploie de vulnéraires , mais peuvent également être utilisés par voie orale dans les diarrhées, les leucorrhées...
Sont l’alun, soit scissile ou liquide, le mélinum, l’orpiment, le vert de gris, le cuivre pyriteux, le noir de cordonnier
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Des cicatrisatifsPrescrits sous forme d'emplâtre , d'onguent ou de poudre, cicatrisent les plaies
Poudre cicatrisative préconisée par Abulcasis de Cordoue Ingrédients : encens , sang dragon : 2 parties de chaque ; chaux vive (ou éteinte) : 3 parties
Préparation : piler le tout ensemble, passer au tamis.
Emploi : Remplir la plaie et serrer fortement par dessus de manière que les poudres soient en contact intime de la plaie et que l'hémorragie s'arrête. Albucasis fait remarquer que la chaux peut être employée toute seule si l'on n'a pas sous la main, encens ou sang-dragon.
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Des confortatifsAttrempent l'essence et la complexion du membre, tellement qu'il l'empêche de recevoir les superfluités, sont généralement appliqués sous forme d'emplâtres, ainsi que le montrent les deux exemples suivants :
Emplâtre préconisé par Avicenne et repris par Guy de Chauliac : alun, bol arménien, camomille, coings confits en vin, cyprès, eau ou sucde myrte, encens, fleur de grenadier, huile myrtin [la présence d'huile correspond plus à la formule d'un onguent] , lentilles, lis, mélilot, myrrhe, roseau aromatique, roses en poudre, saule, verge à berger.
Emplâtre préconisé par Théodoric et repris par Guy de Chauliac : anis, baies de laurier, criblure de son, cumin, mastic, sel.
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Des incarnatifs ou sarcotiquesCeux qui ont vertu de faire renaître les chairs et comblent les ulcères, agrègent et consolident les plaies, ils participent à la régénération des chairs en desséchant et épaississant
Pour Celse : résine de pin, ocre Attique ou Astyrique, cire, beurre, gomme adragante, aristoloche ronde, balauste, colophonie, écorce de grenade, encens, farine d’orobe, farine d’orge, fénugrec, gomme arabique, iris, marjolaine, mastic, momie, myrtille, myrrhe, noix de cyprès, résine de pin, sarcocolle, souchet, stoechas d’Arabie, térébenthine, vernis.
Pour Guillaume de Salicet : poudre incarnative : encens, colophonie, mastic, vernis, 2 onces de chaque ; myrrhe, sarcocolle, 1 drachme de chaque ; farine d'orobe, 3 drachmes.
Onguent incarnatif : résine de pin, térébenthine, 2 onces de chaque ; encens, colophonie, fénugrec, mastic, myrrhe : 1 drachme de chaque ; huile, 4 onces ; cire, 1 once. Huile et cire interviennent pour donner la consistance pâteuse.
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Des consolidatifs ou sigillatifsConsolident les plaies. parfois appelés également, sigillatifs, car la cicatrice dessine comme un sceau (sigillum en latin) réunissant les deux lèvres de la plaie.
Les consolidatifs sont prescrits sous forme de poudres ou d'onguents faisant intervenir une dizaine de substances différentes.
Guillaume de Salicet :poudre : balaustes, écorce d'encens, galles, limaille de plomb,litharge, mastic, momie, myrrhe, myrtille, noix de cyprès, scories de fer, tuthie.
onguent : la poudre précédente à laquelle on ajoute : cire, huile et résine.
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Des défensifs ou répercussifsceux qui protègent des corps environnants en repoussant et qu'on applique sur les plaies ou autour d'elles pour empêcher toute complication et en particulier, éviter l'apparition de l'apostème. Ce sont des sortes de cicatrisatifs.
- Les résolutifsDéterminent la résolution d’un engorgement, calment une inflammation ;
résolutifs se dit des remèdes qui ont la propriété de faire disparaître les engorgements sur lesquels on les applique et de résoudre les apostèmes accompagnant les traumatismes. Aucune substance minérale n’est employée comme résolutif
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Des mollificatifsLe médicament remollissant est dit en deux sortes, savoir est communément et largement sont dits médicaments remollitifs, tous ceux qui ont propriété de remollir quelque dureté que ce soit notamment de celles qui restent après les fractures.
Pour Guy de Chauliac : doivent être plus humectants que résolutifs
De manière habituelle, la mollification s'effectue par fomentation. Sa principale prescription est l'induration résiduelle d'une articulation ayant subi une dislocation , après sa réduction, et à plus forte raison, si cette articulation a été laissée sans soins.
le cuivre brûlé, le natron, le suc de pavot, la gomme ammoniaque, le bdelllium, la cire, le suif, la graisse, l’huile, la figue sèche, le sésame, le mélilot, la racine et la graine de narcisse, les feuilles de
rose, le jaune d’œufs cru, les amandes amères, toutes les moëlles, l’antimoine, la poix, les escargots bouillis, la graine de ciguë, la crasse de plomb, l’oppopanax, le cardamome, le galbanum, la résine, la
staphisaigre, le styrax, l’iris, le baume, le souffre, le beurre, la rue.
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Des maturatifs et suppuratifsLe nard, la myrrhe, le costus, le baume, le galbanum, la propolis, le styrax, la suie et l’écorce de l’arbre à encens, le bitume, la poix, le soufre, la résine, le suif, la graisse, l’huile.
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Des attractifs et des expulsifssont le ladanum, l’alun rond, l'ébène, la graine de lin, le verjus, le fiel, le cuivre pyriteux, le bdellium, les résines de térébinthe et du pin, la propolis, la figue avant sa maturité ou bien sèche bouillie, la fiente de colombe, la pierre ponce, la farine d’ivraie, l’élatérium, les baies de laurier, le natron, le sel
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Des agglutinatifsCeux qui referment les plaies sont la myrrhe, l’encens, la gomme surtout celle d’acanthe, le psyllium, la gomme adragante, le cardamome, les bulbes, la graine de lin, le cresson, le blanc d’œuf, l’icthyocolle, la
vigne blanche, les escargots broyés avec leur coque, le miel cuit, l’éponge ou la laine grasse imbibée d’eau froide, de vin ou de vinaigre et si la plaie est légère, la toile d’araignée.
Les autres propriétés-
Des lénitifsqui adoucissent les parties irritées sont la spode , l'ébène, la gomme en particulier adragant, le blanc d’œuf, le lait
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Des laxatifsPar voie orale ou par clystère sont neuf substances telles, casse, épinards ... qui ont cette fonction. On se souvient, en particulier, que Guillaume insiste, quel que soit le type de blessures, sur la nécessité
de débarrasser le ventre du malade.
Parmi les produits restants, on relève les diurétiques ( par exemple bourrache, persil ), les sédatifs (nénuphar et pourpier ) et vomitifs (asarabaca ).