- maitre wiki a écrit:
- Un sceau est une empreinte destinée à garantir l'authenticité d'un document ou d'une information, et à rendre évidente son éventuelle divulgation ou son altération. Le terme désigne également l'objet qui permet de réaliser cette empreinte.
Au Moyen Âge, le sceau, en plus de garantir la confidentialité d'un message, attestait également de son authenticité. Il était constitué par un cachet de cire imprimé par un tampon au motif trop compliqué pour être reproduit de façon certaine.
Sceau Rouge: missives privées
Sceau Vert: actes à valeur perpétuelle (par exemple des traités)
Sceau Jaune: actes administratifs
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Didactitiel & sources sigillographiques par feu Rekkared
Cette rubrique s'adresse aussi bien au débutant qu'au pratiquant qui souhaiterait pousser l'exercice de la sigillographie un peu plus avant. Elle présente ainsi différents termes spécifiques utilisés dans cette science des sceaux ainsi que quelques règles à respecter.
De la sigillographieLa
sigillographie, appelée autrefois "sphragistique", est une
discipline qui recense et étudie les sceaux de cire et bulles de métal.
Des sceauxLes sceaux servent à :
-
authentifier les documents - comme les signatures et timbres contemporains ;
-
clore des lettres - comme encore aujourd'hui les "scellés" ;
-
certifier des lettres - comme encore aujourd'hui les cachets de plis.
La valeur juridique médiévale du sceau est le fondement de la théorie juridique contemporaine de la signature.
Comme seing, ils mentionnent une origine et donnent une garantie. Pour ce faire ils donnent à voir :
- des signes (appelé "
type") associé à,
- un texte (appelé "
légende"),
deux termes issus de la numismatique - science qui étudie les monnaies et les médailles.
Les sceaux et les bulles d'authentification des actes fournissent l'essentiel des matériaux dont les pourvoyeurs sont les dépôts d'archives et les bibliothèques. La
sigillographie est de ce fait même
liée à :
-
la diplomatique - science qui étudie la tradition, la forme et l'élaboration des actes écrits - concernée par le sceau comme moyen d'identification ;
-
l'héraldique - science qui étudie les armoiries - concernée par le sceau comme moyen d'identification, les trois quart du million d'armoiries médiévales
étant connues uniquement par des sceaux monochromes !
De la fabrication du sceau de cireLe sceau de
cire médiéval est obtenu à partir d'une galette ou boule de cire naturelle d'abeille brunâtre, agrémentée dès le XIIe siècle de colorants dont les plus répandus sont :
- les cires marrons ou
jaunes,
- les cires
vertes,
- les cires
rouges,
puis par l'impression d'une matrice de métal - bronze le plus souvent -, gravée en creux et en taille directe par un artisan proche de l'orfèvre.
De la forme du sceauLes
formes les plus courantes sont :
-
rondesMoulage du sceau de Jean de Vergy, chevalier, sire de Fouvent et sénéchal de Bourgogne (1276)-
ogivales, dites alors "en navettes", plus appropriés pour les effigies en pied d'ecclésiastiques ou de femmes.
Moulage du sceau d'Isabelle de Bourgogne, veuve de Rodolphe Ier de Habsbourg, roi des Romains et empereur d'Allemagne (1303)De l'apposition du sceauLes
sceaux peuvent être :
-
plaqués à même le parchemin de l'acte - solution choisie
dans le jeu -,
Sceau plaqué (1118).Confirmation par le roi Louis VI le Gros d'un échange de deux serves entre le chapitre cathédral de Notre-Dame de Paris et les chanoines de l'abbaye de Sainte-Geneviève.
Document en latin. - appendus dès le XIIe siècle :
Sceau appendu (1226). Philippe, comte de Boulogne et de Clermont, fait concession aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de quarante-huit arpents de terre à défricher près de Saint-Souplet. Les frères restitueront au
comte douze des arpents ainsi défrichés et conserveront les autres sans
payer aucune redevance.
Document en latin, donné à Pont-de-l'Arche.Les sceaux étaient appendus au moyen de :
- courroies de cuir,
- simples languettes de parchemin rapportées, passant par une incision ("doubles queues"), dont une forme particulière est l'attache parisienne,
- découpées dans la masse du parchemin supportant l'acte ("simples queues"),
- fils de matériaux divers ("lacs de soies", "cordelette de chanvre"),
Les sceaux appendus au bas du document présentent deux faces, l'avers qui recueille l'empreinte du sceau, et le revers qui reçoit celui d'un autre sceau, sceau dit "biface" s'il a même dimension, ou "contre-sceau" s'il a une dimension inférieure.
Moulage du sceau & du contre-sceau d'Etienne III "de Chalon", comte d'Auxonne (1197)
Du sens de la couleur de la cire et de l'attacheLa
couleur de la cire et de l'attache étaient
parfois porteuse de sens dans certaines chancelleries - dans la chancellerie royale française,
- les sceaux de cire verte pendants sur lacs de soie rouge et verte, caractérisent les actes à valeur perpétuelle,
- les sceaux de cire jaune sur simple queue sont propres aux mandements et aux actes administratifs.
- les sceaux de cire rouge scellent les lettres closes relevant de la sphère du privé.
Des bulles de métalLa
bulle de métal est toujours appendue au document et toujours biface. Elle est produite en imprimant une boule de métal au moyen d'une sorte de tenaille. Les métaux sont de nature malléables donc de trois sortes :
-
chrysobulle ou bulle d'or pour la chancellerie impériale et papale,
-
argyrobulle ou bulle d'argent pour les chancelleries royales,
-
molybdobulle ou bulle de plomb pour certaines autres.
Elle est utilisée pour les actes solennels.
De l'espèce du sceauSeuls les grands sigillants peuvent avoir concuremment plusieurs sceaux, aux usages différents - comme le roi de France possédant un "grand sceau", un "sceau du secret", un "signet"...
Selon l'espèce du sceau - signet personnel ou grand sceau - ou le rang du sigillant,
la taille pouvait varier, de moins de deux à plus de dix centimètres de diamètre.
Des effigies et légendesLa
légende nominative est souvent :
-en
latin,
Sceau d'Eudes de Bourgogne, fils d'Hugues III, duc de Bourgogne (1187).
Légende restituée en latin : "SIGILLUM ODONIS FILII DUCIS BURGUNDIE", traduction : sceau d'Eudes, fils du duc de Bourgogne- rarement en
langage vernaculaire.
Sceau de Jean de Vergy, chevalier, sire de Fouvent et sénéchal de Bourgogne (1276).
Légende en français : "S. JEHAN DE VERGE SENECHAU DE BOURGOINNE".
Les effigies sont typées en fonction du rang social :
-
sceau de majesté où le roi trône avec les signes de sa souveraineté,
Moulage d'un fragment du sceau de Charles Ier d'Anjou, roi de Jérusalem et de Sicile (1282)-
sceau équestre de guerre où un seigneur figure à cheval, portant ses armes,
Moulage du sceau d'Eudes de Bourgogne, fils d'Hugues III, duc de Bourgogne (1187)-
sceau ecclésiastique assis ou en pied, montrant le sigillant revêtu des ornements de sa fonction,
Moulage d'un fragment du sceau de Guy II de Genève, évêque de Langres (1267)-
sceau féminin en pied pour une dame de haut rang parée de ses atours,
Moulage du sceau d'Isabelle de Bourgogne, veuve de Rodolphe Ier de Habsbourg, roi des Romains et empereur d'Allemagne (1303)-
sceau hagiographique des institutions d'Eglise,
Sceau de l'abbaye de Saint-Martin de Pontoise (1177)-
sceau monumental des villes, représentant des monuments,
Sceau de la ville de Cappy, (1228)-
sceau héraldique ou armorié, qui reste le plus répandu dans la société, utilise le codage monochrome des couleurs héraldiques - non utilisé dans le jeu pour des raisons techniques.
Moulage du contre-sceau d'Hugues II de Bouville, seigneur de Milly-en-Gâtinais, chambrier du roi, chevalier (1299)Du devenir du sceauLe sceau d'une personne physique est par principe unique et doit être détruit à sa mort. Mais souvent, un changement de statut amène les sigillants à se doter d'un nouveau sceau, dont la figure et/ou la légende seront modifiés.
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Sources :
Webographie :
- ARCHIM ;
- LA RECHERCHE DANS LES COLLECTIONS SIGILLOGRAPHIQUES AUX ARCHIVES NATIONALES ;
- SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'HÉRALDIQUE ET DE SIGILLOGRAPHIE.
Bibliographie :
- BEDOS REZAK Bruno,
Sigillographie médiévale, Brepols, Paris, 1998 ;
- Conseil international des archives, Comité international de sigillographie,
Vocabulaire international de la sigillographie ; recommandations pour l'établissement de notices descriptives de sceaux, Archivi di Stato, Rome, 1990 ;
- PASTOUREAU Mihcel,
Les sceaux, TSMAO, Brepols, Turnhout, n°36, 1981.